DANS
LE PROGRAMME : RIEN À JETER
Musikauszug (MP3 -- 500 MB)
Sans ses cheveux qui volent,
J'aurais dorénavant
Des difficultés folles
A voir d'où vient le vent...
Tout est bon chez elle, y a rien
à jeter
Sur l'île déserte il
faut tout emporter.
Je me demande comme
Subsister sans ses joues
M'offrant deux belles pommes
Nouvelles chaque jour...
[...]
La chanson qui nous parvient sur un air
aimable et innocent commence par une déclaration d'amour évoquant
des parties du corps avec interruption soudaine :
Elle a mille autres choses
Précieuses encor,
Mais, en spectacle, j'ose
Pas donner tout son corps.
« Tout son corps » -- c'est
le revirement du raisonnement, le refus de faire de la salle du spectacle
un amphithéâtre des « carabins » grivois. Dans
les dernières strophes qui suivent, l'île déserte du
refrain, lieu d'amour idyllique, finit par se changer en asile de mort
et, derrière la blague, Brassens pose la question de l'intégrité
du corps humain face à la mort et face au scalpel des médecins
sérieux issus des carabins gaillards : une question de tout ou rien,
de tout ou partie ( « couper en morceaux »), de corps-et-âme
(« tenir à ses os »), de prendre ou laisser, de refus
de dissection « toute entière » ...
Des charmes de ma mie
J'en passe et des meilleurs.
Vos cours d'anatomie,
Allez les prendre ailleurs.
D'ailleurs, c'est sa faiblesse :
Elle tient à ses os
Et jamais ne se laisse-
rait couper en morceaux...
Elle est quelque peu fière
Et chatouilleuse assez
Et l'on doit, toute entière,
La prendre ou la laisser...
(Paroles : © 1969 Éditions
Musicales 57)
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